La découverte du penchant homosexuel de Parfait Riwou l’a condamné. Comme les autres LGBT au Cameroun, il n’a plus de vie tranquille.
Thérèse Patricia Okodombe, la compagne de Parfait Riwou est désemparée. Elle n’a plus de ses nouvelles. Leurs enfants, Gustave Riwou Yond et Marc Riwou Mongnokon sont désormais sous sa protection toute seule. Leur père, homosexuel, est presque persona non grata dans la famille. L’on ne veut plus le sentir. Même ses amis, après avoir découvert son penchant sexuel, ne veulent plus le voir. Ils menacent même de le livrer à la vindicte populaire.
En effet, c’est à l’église que Parfait a commencé avec les pratiques homosexuelles. Sa proximité avec des prélats fortements soupçonnés d’homosexualité, dont l’abbé Pierre La Forme et Henri Paul a certainement favorisé le développement de la pratique homosexuelle en lui.
Le 1er août 2020, Parfait Riwou est surpris en amoureux avec l’Abbe Henri Paul alors qu’ils étaient dans la ville de Nkongsamba, dans le littoral du Cameroun. Ils auront miraculeusement la vie sauve, les populations ayant décidé de les lyncher. Ils rejoindront la ville de Yaoundé, passant par Douala avec un véhicule cabossé et le pare brise arrière complètement détruit. C’est cet événement qui a officiellement révélé l’homosexualité de Parfait. Dès lors c’est dans le danger permanent qu’il a commencé à vivre.
Comme les autres LGBT, Parfait a peur pour sa vie. En 2013 et 2014, le pays avait déjà fait face à une série d’assassinats retentissants. Éric Lembembe, un militant homosexuel camerounais, et Roger Jean-Claude Mbédé, condamné en avril 2011 à trois ans de prison pour homosexualité, avaient été retrouvés morts à leur domicile.
On note un regain d’homophobie au Cameroun. L’arrivée de la crise sanitaire liée au COVID-19, a exacerbé les tensions. Les homosexuels étant obligés d’être dans leur famille qui pour la plupart les repousse et ne pouvant plus avoir de vie privée. Tout se complique, les lendemains ne sont guère reluisants.