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BURKINA FASO : Coup d’État – Le film d’une journée tendue marquée par la démission de Damiba

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Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a accepté de démissionner du poste de président, ce dimanche 2 octobre 2022 au Burkina Faso. Le pays a toujours à sa tête un homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré.


00h00 : Les partisans du capitaine Traoré fêtent le départ du lieutenant-colonel Damiba

Le départ du désormais ex-chef de la junte burkinabè, Paul-Henri Damiba, était réclamé à Ouagadougou par des centaines de manifestants favorables au capitaine Ibrahim Traoré. Leus partisans des nouvelles forces au pouvoir sont sortis en masse pour leur afficher leur soutien. Dans l’ensemble, la population espère que le jeune capitaine luttera efficacement contre la menace jihadiste sur le territoire, dont plus de la moitié échappe au contrôle des autorités.


21h00 : La Cédéao « salue les différentes parties au Burkina Faso »

Dans un communiqué publié dimanche soir, le président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, Umaru Sissoco Embalo, salue les différents protagonistes du Faso pour « avoir accepté un règlement pacifique de leur différend ».

Le Guinéen « note en particulier la décision du lieutenant-colonel Damiba de renoncer à ses fonctions de président du gouvernement de transition (…) afin d’éviter une confrontation violente et un éventuel bain de sang ». La Cédéao « exige » des autorités burkinabè qu’elles respectent leurs engagements – en clair, l’organisation d’élections pour un retour à l’ordre constitutionnel d’ici juillet 2024.

Une délégation de l’organisation ouest-africaine se rendra à Ouagadougou ce lundi avec, notamment, son médiateur pour le Burkina, l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, et le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Alieu Touray.


20h55 : La chaîne du commandement des forces armées apporte son soutien à la vision du nouveau MPSR

Déclaration relayée sur la page Facebook de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina ce dimanche soir. « La chaîne du commandement militaire des forces armées nationales apporte son soutien à la vision du nouveau MPSR concernant la défense et la sécurité des populations. »

Plus tôt dans la journée, toujours du côté de la RTB, le communiqué n°10 du MPSR a informé que l’expédition des affaires courantes de l’État serait assuré par le capitaine Traoré « jusqu’à la prestation de serment du président du Faso qui sera désigné par l’ensemble des forces vives de la nation ».

Par ailleurs, dans l’après-midi, le capitaine Traoré, en qualité de président du MPSR, a déclaré que « les frontières aériennes sont ouvertes pour compter de ce jour ». Une mesure entrée en vigueur immédiatement.


20h00 : Les scènes de liesse dans la capitale du Burkina Faso

À la situation encore incertaine de ce dimanche matin, et aux actes de vandalisme de manifestants contre les symboles de la France qui l’ont accompagnée, ont succédé des scènes de liesse populaire à Ouagadougou, en faveur des putschistes. Notre envoyé spécial Sidy Yansané a pu recueillir quelques témoignages, en soutien au capitaine Traoré et contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Vox populi.


19h55 : Entretien avec la ministre française des Affaires étrangères sur RFI

La France suit de près les événements au Burkina Faso. La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a tenu ce dimanche une cellule de crise.


19h20 : Première rencontre entre le nouveau patron de la junte et les secrétaires généraux

Le capitaine Ibrahim Traoré a expliqué aux secrétaires généraux, chargés d’expédier les affaires courantes, l’urgence qu’il y a à changer de méthode de travail. Aucun dossier ne doit trainer dans les tiroirs, chaque responsable ministériel aura un point focal au sein de l’équipe du Mouvement patriotique pour la restauration et la sauvegarde pour la conduite des affaires.

« C’est une continuité de l’administration, mais avec une autre allure », a précisé le capitaine Ibrahim Traoré dès le début de la réunion. « Il faut vraiment changer le rythme. Tout est urgent dans le pays, de la sécurité à la santé, la défense, l’humanitaire, l’action sociale, les infrastructures… Tout est urgent », souligne le chef de la junte.

Le capitaine Ibrahim Traoré demande qu’on lui transmette le répertoire de tous les véhicules pick-up au niveau des ministères, même ceux qui seraient en panne, au plus tard ce mardi. « Tout ce qui pourra contribuer au combat et localement trouvé, nous irons nous battre avec », fait-il savoir. Sur place, il interpelle le secrétaire général du ministère de la Sécurité sur la situation de la route nationale N1, bloquée depuis samedi par des manifestants.

Il ne sera plus question de trainer avec les dossiers dans les tiroirs. « L’année est déjà finie, dans les trois mois qui restent, nous devons pouvoir faire ce que nous devrions dans les douze mois », prévient le nouvel homme fort. Le capitaine Ibrahim Traoré précise que chaque secrétaire général aura un point focal au sein de l’équipe du MPSR pour le suivi des dossiers.


19h00 : Le rappel des fait – De nombreux manifestants étaient déjà présents sur le boulevard qui mène à la RTB, la radiotélévision nationale burkinabè, où sont toujours postés des blindés de l’armée. C’est suite à l’apparition à la télévision du capitaine Traoré et de ses hommes, à la mi-journée, que la foule n’a cessé d’augmenter, explique notre envoyé spécial, Sidy Yansané. Des centaines de partisans, à pied ou à moto, se sont mis à parader entre le rond-point des Nations unies et la RTB, à coup de klaxons, tout en scandant le nom du nouveau chef de l’État.

Dans une ambiance d’euphorie, des jeunes manifestants ont sympathisé avec les militaires, qui les ont autorisés exceptionnellement à monter sur le toit des blindés et à prendre des photos et des selfies avec eux. Une population essentiellement composée de jeunes, habillés aux couleurs du Burkina Faso, et dont une bonne partie brandissait fièrement les drapeaux de la Russie. Les slogans étaient essentiellement dirigés contre la présence française dans le pays, mais aussi contre le lieutenant-colonel déchu, Paul-Henri Sandaogo Damiba.


18h45 : Le capitaine Ibrahim Traoré s’exprime sur RFI

Le capitaine Traoré, meneur des militaires putschistes qui ont mené le coup d’État vendredi, est le nouvel homme fort du Burkina Faso. Mais pas pour longtemps, assure-t-il. Joint par Christophe Boisbouvier, de la rédaction Afrique de RFI, Ibrahim Traoré déclare qu’il ne souhaite pas s’éterniser au pouvoir.


17h40 : Paul-Henri Damiba a quitté Ouagadougou pour Lomé, au Togo

Le lieutenant-colonel Damiba est arrivé aujourd’hui à Lomé. L’information a été confirmée à RFI de source gouvernementale togolaise. Après avoir été renversé par un putsch militaire vendredi, le désormais ex-président de la transition burkinabè a officiellement signé sa démission ce dimanche. Et a donc quitté le pays, pour se réfugier au Togo.


16h14 : Le chef destitué de la junte Paul-Henri Damiba démissionne

Le lieutenant-colonel Damiba a démissionné de ses fonctions de président. Destitué vendredi par un coup d’État militaire, Paul-Henri Sandaogo Damiba a accepté de signer sa lettre de démission. Annonce faite dans une déclaration commune des faitières des communautés religieuses et coutumières qui ont joué le rôle de médiateurs entre les deux camps.

Le lieutenant-colonel Damiba a posé sept conditions à sa démission : la poursuite des opérations militaires sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des soldats qui s’étaient engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces de sécurité, la poursuite de la réconciliation nationale, le respect des engagements pris avec la Cédéao – en clair, le respect des échéances devant mener à un retour à l’ordre constitutionnel –, la poursuite de la réforme de l’État et, enfin, la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.

Ces conditions posées par le lieutenant-colonel Damiba ont été acceptées par le nouveau chef du MPSR et leader des putschistes, le capitaine Ibrahim Traoré. Qui poursuivait encore cet après-midi ses discussions avec des officiers supérieurs de l’armée, à l’état-major, pour la suite des évènements.


14h08 : La Cédéao demande « l’arrêt des violences et des pillages »

Dans un communiqué, la Cédéao (la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest) condamne la « prise du pouvoir par la force » au Burkina Faso. Elle demande « aux forces de défense et de sécurité d’éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils ». La Cédéao demande « l’arrêt des violences et des pillages, de tous genres, qui ne peuvent être tolérés ». Ce communiqué fait suite à un autre communiqué publié le 30 septembre.


13h45 : Dans les rues de Ouagadougou, des manifestations


12h24 : Ibrahim Traoré assure que « les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre »

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Traoré, assure que la situation est sous contrôle et que « les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre ». L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision publique, la RTB, il y a quelques instants. Le communiqué a été lu par le capitaine Sorgho, en présence d’Ibrahim Traoré. Il a également appelé les populations au calme et à la retenue et se départir de tout acte de violence et de vandalisme, notamment contre l’ambassade de France ou la base militaire française à Kamboinsin. 

« Nous vous invitons donc à vaquer librement à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme qui pourrait entacher les efforts consentis depuis la nuit du 30 septembre 2022, notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française sise à Kamboinsin », a déclaré le capitaine Sorgho. 

Plus tôt, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a mené le putsch, s’était rendu à la télévision nationale, rapportait notre correspondant à Ouagadougou, Sidi Yansané. Le jeune gradé s’est rendu à la RTB où sont postés depuis vendredi des véhicules et des blindés de l’armée. Il a été acclamé par des partisans rassemblés en masse pour marquer leur soutien à celui qu’ils considèrent désormais comme le nouvel homme fort du pays. 

Ce matin, le calme était encore précaire à Ouagadougou. Des manifestants s’en sont pris une nouvelle fois à l’ambassade de France qui se trouve en centre-ville. D’après l’AFP, certains ont même tenté d’escalader le mur d’enceinte de la représentation diplomatique, et ils ont finalement été dispersés et repoussés. Un autre groupe a également pris pour cible le lycée français de Ouagadougou, qui se trouve à quelques pâtés de maisons de l’ambassade, et tout près du grand marché de la ville.


10h00 : Occupation des grands axes de la ville

Des dizaines de personnes occupent certains axes de la ville pour marquer leur soutien aux forces du capitaine Ibrahim Traoré, le chef des nouveaux putschistes. On peut entendre aussi de temps en temps des vuvuzelas en soutien dans la ville.

Avec la levée du couvre-feu, et l’appel aussi, hier soir, des militaires à une veille patriotique, les manifestants se sont rassemblés un peu partout dans la capitale durant une bonne partie de la soirée, notamment au rond-point des Nations unies et autour de la base de l’armée de l’air. Ils ont également dressé des barricades à travers la ville en prévision d’une éventuelle riposte nocturne. Un hélicoptère survolait le ciel également pendant une bonne partie de la nuit.

Ibrahim Traoré s’est exprimé dans les médias quand le président déchu de la transition, le lieutenant-colonel el Paul-Henri Damiba, a communiqué sur Facebook. Reste que les propos du capitaine Traoré entretiennent la confusion. Même s’ils coupent court aux rumeurs d’implication de la France. « La France n’a aucun intérêt à interférer dans nos affaires », a-t-il déclaré.

Les putschistes, réunis derrière le capitaine Ibrahim Traoré, accusent le président de la transition dans un communiqué lu à la télévision nationale. Selon eux, Paul-Henri Damiba prépare une contre-offensive. Dans le même communiqué, ils exposent leurs revendications. Notamment celle de la lutte contre le terrorisme dans le pays. Et du choix des États partenaires pour assurer leur sécurité.

FA Dernière