Devenir le pays organisateur de la coupe du monde de football peut aussi créer de solides inimitiés… La preuve avec le Qatar, organisateur de cette édition 2022, qui avant les premiers matchs était assailli de toutes parts.
La réussite engendre la concurrence, le succès la jalousie. Celui du Qatar en matière d’organisation d’événements sportifs mondiaux semble lui avoir créé de solides inimitiés. Mais les critiques reçues ne sont pas toujours aussi innocentes que cela. Il faut dire que la stratégie sur le long terme du Qatar de diversification via le sport de haut niveau s’est révélée un véritable triomphe en à peine quelques années. Rachat du Paris Saint-Germain, sponsoring du célèbre Prix de l’Arc de Triomphe, et surtout organisation de la Coupe du monde de football FIFA 2022… Pour l’occasion, le pays est parti de zéro et a bâti l’ensemble des infrastructures nécessaires à un tel événement, et à l’avenir. Budget global : environ 220 milliards de dollars.
Une Coupe du Monde à… 220 milliards de dollars
Une telle vision de « nation branding », de promotion de l’image de marque d’une nation via le sport et les valeurs positives qui y sont associées, ne plait bien sûr pas à tout le monde. Si dans un premier temps, la compétition aura été rude avec les voisins de Bahrein, Dubaï ou Abou Dhabi, c’est bien l’Arabie Saoudite, qui en a le plus pris ombrage. Il faut dire que le puissant voisin du Qatar s’est lui aussi lancé dans le sport business.
Pourtant, il semble logique que le Qatar, en tant que jeune nation, se serve du sport comme d’un outil de « soft power », jusqu’à organiser la première Coupe du monde de football de l’histoire à se dérouler au Moyen-Orient. C’est même plus largement le premier grand rendez-vous sportif à se tenir ainsi dans un pays arabe et musulman. De quoi comprendre pourquoi la presse arabe s’insurge contre les appels au boycott du Mondial au Qatar. Une campagne « hypocrite », pour la presse qatarie. Il faut dire que les campagnes de désinformation n’ont pas cessé tout au long de ces dernières années.
Le Qatar, isolé par Bahrein et les EAU
Avec la diffusion de fausses nouvelles, les attaques se sont clairement multipliées à l’approche du début de la compétition. Des attaques qui sont allées, il y a quelques mois de cela, jusqu’au piratage des comptes de réseaux sociaux de sportifs et journalistes de premier plan par des internautes pro-saoudiens, afin de diffuser tant des rumeurs de coup d’Etat à Doha que des éléments de langage hostiles au Qatar. Avant même l’entrée en jeu de certains militants européens politiquement marqués, on voit là un exemple de l’influence des Emirats Arabes Unis, dans un souci de se replacer au centre du jeu international. Alors même que l’actuel conflit en Ukraine est encore venu renforcer l’importance énergétique, stratégique et économique des exportations de gaz du Qatar, impossible de ne pas faire le lien avec l’embargo décrété jadis par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes Unis et le Bahreïn contre la principauté gazière…